
Loïc, pourquoi une formation au management ?
C’est en fait un besoin lié à une montée en responsabilité. Je devais évoluer pour être moins technicien, plus pilote, je cherchais des clés.
Conscient de mes forces (le lien social, réfléchi) et de mes faiblesses (impulsif dans les rapports humains), j’avais du mal à prendre en compte les enjeux chez les autres, et à les clarifier chez moi. [NDLR : dès la première journée, chaque comportement est vu comme rationnel, c’est-à-dire comme répondant à un enjeu objectif. Pour un manager, un enjeu fort est de reconstituer cette rationalité pour agir dessus]
Pourquoi à ce moment-là ?
Mi 2020 ça a été la mise en place du CODIR et la création d’une nouvelle entité juridique. J’ai eu pour rôle de développer cette structure, représenter la direction, piloter, encadrer un service juridique en création. Nous avions des décisions de CODIR à faire partager, un groupe à constituer et à accompagner autour du projet. D’autres formations internes avant, notamment process com, m’avaient apporté des clés. J’attendais un approfondissement de ces questions-là.
A quoi t’attendais-tu avant de la suivre ?
A pas grand-chose. A quelque chose de beaucoup plus théorique que ce que j’y ai trouvé.
J’ai apprécié le temps long, le suivi dans le temps sur quasiment un semestre (NDLR : 1 journée par mois sur 5 mois)
Quelles étaient tes appréhensions ?
J’avais peur de ne rien comprendre parce que je suis cartésien, et la psychologie [NDLR : fort heureusement, nous c’est plutôt de la sociologie 😊], j’atteins vite mes limites !
Chez JBM, j’ai trouvé des professionnels des rapports humains, et je me suis accroché, même quand ça me semblait un peu perché. J’ai découvert de près des cerveaux différemment câblés.
Tout était calé pour apporter du confort dans cette formation.
Vous préférez les outils robustes aux baguettes magiques pour manager?
Quelles questions te posais-tu ?
Toujours les mêmes chez moi : suis-je à ma place, légitime ou bien un imposteur ! J’ai décidé de me mettre dans une posture d’apprentissage sans apriori.
Qu’as-tu pensé de l’animation ?
Très bien, et pourtant chez JBM Management nous n’avons pas eu le formateur le moins perché parmi tous les perchés !
C’était de la pratique, du jeu, mais sans verser dans la caricature, le jeu de rôle grossier qui ne m’aurait pas faire rire bien longtemps. Et puis ce petit nombre de participants (NDLR : 4 à 8 personnes), ça a été parfait, suffisant pour générer de l’interactivité sans tourner en rond.
Quelle valeur ajoutée as-tu trouvé dans le travail d’intersession en binôme ?
La compréhension de notions qui m’échappaient dans la journée, la phase d’apprentissage de la journée passée. C’était Indispensable pour bien comprendre. Nous avons initié et entretenu une superbe relation malgré (ou grâce !) à nos organisations, environnements, générations, histoires personnelles très différents.
Qu’est ce qui t’a le plus surpris, déboussolé ?
La première journée, je n’ai rien compris. Comme un coup de batte de base-ball en pleine poire. Elle fait appel à des notions qui ne parlent pas du tout [NDLR : la première journée déconstruit les prénotions sur le fonctionnement des organisations]. Mais cette journée est fondamentale pour la suite de la formation. J’ai vécu l’enfer. Je n’ai pas lâché, confiant, je savais que j’étais dans le dur.
Je me suis dit : « Ces histoires de fleurs, ces poèmes, à un moment, ça te servira ». Je n’ai pas douté. Et pourtant une autre participante plus [ndlr : il manque un mot là] l’a adorée. En fin de journée, j’ai pu me réinvestir par une approche plus cartésienne : il y avait enfin des tableaux à remplir !
[NDLR : Pour le lecteur, fleurs et poèmes renvoient aux deux notions de réalité et vérité. La fleur, c’est la réalité, c’est-à-dire la journée de formation. Les poèmes ce sont les discours tenus dessus. Une participante dit qu’elle adore, un autre dit qu’il a vécu l’enfer. Quant au formateur, à choisir, il suivrait le conseil de Wilde et irait en enfer. Les gens y sont plus rigolos.]
Qu’en fais-tu à présent ?
Je m’en sers ! je prends du recul, je suis moins impulsif, je sais quel est mon objectif, que je vais l’atteindre en questionnant les enjeux de l’autre (mon collaborateur). Je sors mieux des situations conflictuelles. Je suis plus pédagogue, j’ai plus de reconnaissance pour mes collaborateurs que je mets en avant (feed-back, communication non violente). Et puis je me sers du cube des émotions et besoins, chez moi, à la maison ! Mon intuition s’enrichit.
Quels impacts concrets sur ton management aujourd’hui ?
Un retour d’une collaboratrice sur son entretien Individuel qui était surprise du contenu et des conclusions. Je l’ai revue pour cadrer avec CODIR. J’ai pris la main sur ce rendez-vous pour connaître ses enjeux, que personne n’avait osé questionner. Tout était implicite, des hypothèses formulées par chacun : elle pensait que … nous pensions que … J’ai réussi à faire verbaliser les enjeux de chacun : ceux du CODIR et les siens. Tout s’est apaisé, une solution commune et sécurisante a émergé pour tous. C’est ce que j’appelle un bon débogage de conflit. Depuis, ce n’est plus épidermique, on avance à nouveau ensemble, elle est même devenue la principale promotrice du coaching d’équipe CODIR que nous avons engagé !
Et si nous changions de titre pour cette formation, que proposerais-tu à la place de « Managez ! »
Je garderais « Managez ! » et j’ajouterais dessous : « Managez-vous, managez les autres !!! »
Dans ce cycle de formation, j’ai d’abord appris sur moi pour ré-envisager mon rapport aux autres.
A quel type de Manager la recommanderais-tu ?
Je n’aime pas les types et les étiquettes. Mais plutôt à quel moment ? Quand on manage des projets, quand on s’inscrit dans une phase de développement avec une montée en puissance, efficace, de la gouvernance.
Pourquoi en redemander et t’inscrire à la journée #6 ?
Parce que j’oublie si je pratique moins, si je manque de situations complexes.
Cette piqure de rappel annuelle, ce sera pour moi un excellent moyen pour ne pas trop ronronner.
Quid de l’accueil et du lieu ?
Génial en un mot, c’est parfait, excellent, un chouette lieu pour des cousinades.
Quel est ton meilleur souvenir ?
Les rencontres, tous ces gens de divers horizons.
Et les choix des vins par Matthieu 😉
Quelle question aurais-tu aimé que je te pose ?
Et si c’était à refaire ? Et je t’aurais répondu : OUI, complètement. D’ailleurs je me suis inscrit comme un boomerang à la journée optionnelle #6. Avec plus de convivialité et l’allègement des mesures sanitaires.
Vous préférez les outils robustes aux baguettes magiques pour manager?